Etude de faisabilité sur l’institutionnalisation et la fusion des réseaux de CVECA Macina-Tenenkou, Ségou et San-Djenné - Mali

Publication proposée par Renée Chao Béroff

Contexte

Au Mali, deux projets de mise en place de réseaux de CVECA (Caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées) en zones rurales défavorisées dans la région de Ségou arrivent prochainement à leur terme et leur institutionnalisation est prévue. Il s’agit du PASECA (Programmes d’appui aux systèmes d’épargne et de crédit autogérés) des cercles de Macina et Tenenkou, financé par la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) actuellement dans un deuxième Plan à Moyen Terme (PMT II - 2008-2010) ; et du PASECA de Ségou, financé par le FODESA (Fonds de Développement en zone Sahélienne) sur des fonds du FIDA (Fonds International de Développement Agricole), lancé en 2005 et prenant fin en décembre 2009, après deux années de prolongation.

Parallèlement, le réseau de CVECA de San-Djenné, plus ancien et autonome juridiquement depuis plusieurs années, se trouve limité dans son extension par un réseau concurrent implanté sur le même périmètre et visant les mêmes clients.

La stratégie nationale pour la microfinance au Mali prône la consolidation du secteur, en particulier au travers de regroupement, des alliances, des fusions et des absorptions, de façon à aller vers des entités plus importantes, plus professionnelles, réalisant des économies d’échelle pour un gain significatif d’efficience.

Le CIDR a confié à un consultant indépendant expérimenté, Pierre Daubert, la réalisation d’une étude de faisabilité sur l’institutionnalisation des réseaux CVECA de Macina-Tenenkou et Ségou et leur fusion avec le réseau de San-Djenné, tous trois implantés dans la troisième région du Mali.

Apport

L’étude revient sur les atouts d’une consolidation permettant de dépasser certaines contraintes inhérentes aux IMF à base de membres et à implantation territoriale et rurale. Il s’agit de permettre à ces IMF d’atteindre une taille critique, de gagner en efficience et de mieux assurer leur pérennité. Elle constitue le deuxième processus du genre réalisé par le CIDR, après les consolidations des réseaux de CVECA du Centre et du Grand Nord au Cameroun en 2005.

Cette fois ci, l’étude va plus loin en proposant de de transformer la propriété et la gouvernance de l’IMF à mettre en place en société anonyme avec l’apport de capitaux d’investisseurs tiers et de professionnaliser davantage la gestion en responsabilisant les salariés, tout en veillant à préserver la qualité de proximité et de confiance qui constituent les principaux atouts de ces systèmes très décentralisés et proches des clients ruraux.

Contenu

Ce rapport d’étude est assez complet. Il traite de l’opportunité de fusion pour les trois réseaux pour conclure que les alternatives n’existent pas vraiment. Puis sont abordés, le choix de la forme juridique (société anonyme), le « tour de table » proposé ainsi que la composition du Conseil d’Administration. Il traite du transfert des actifs des structures actuelles vers la future SA et en établit bilan d’ouverture et plan d’affaires à 6 ans.

L’étude propose d’utiliser cette opportunité de fusion pour rationaliser la gestion de l’IMF en construction, en professionnalisant les opérations et les décisions les plus complexes de gestion, tout en préservant la participation des clients (relations commerciales de proximité, définition des produits offerts, analyse des demandes de crédits, suivi des remboursements). Une organisation du réseau ainsi revue est présentée, montrant les champs où des gains d’efficience peuvent être réalisés.

Les annexes, jointes au document, présentent respectivement :

- les termes de référence de la mission ;
- les 7 fiches de postes élaborées (directeur général, chefs des départements exploitation, contrôle interne et administration et finances, comptable, agent de saisie et chargé de clientèle) ;
- le détail de la réaffectation des actifs ;
- les projections financières détaillées ;
- le chronogramme 2009-2011 ;
- la liste des actes de cession, baux et documents de reconnaissance à établir par l’expert juridique.