Contexte
La demande de petits aménagements hydro-agricoles (PAHA) est très forte dans les zones à faible pluviométrie dans le Nord Mali, où certaines populations sont riveraines du fleuve NIGER. Ce sont des zones où, la dégradation des conditions climatiques met à mal depuis une vingtaine d’années les pratiques traditionnelles d’agriculture. Les cultures pluviales sont devenues aléatoires et l’arrivée tardive des crues des fleuves a rendu impropre l’agriculture de crue et de décrue (riz et sorgho) sur de vastes étendues de terres au bord des fleuves.
Dans ce contexte, l’implantation de petits aménagements hydro-agricoles en maîtrise totale ou partielle de l’eau par les populations apparaît comme une solution salutaire aux problèmes alimentaires. Les petits aménagements hydro-agricoles sont des investissements de production visant à tirer meilleur parti des disponibilités en eau dans ces zones difficiles .
Les petits aménagements dont il s’agit sont des superficies aménagées pour la pratique de l’agriculture irriguée. Ils sont d’une superficie comprise entre 2 à 40 ha. Ils sont identifiés, aménagés, exploités et gérés par les populations. Le réseau hydraulique (canaux d’irrigation, bassins de réception ou de distribution...) est le socle de l’investissement. L’équipement de base le plus important des petits aménagements hydro-agricoles est la motopompe. Cet équipement de base est complété par un stock d’intrants , appelé « fonds de roulement ». Ce stock est constitué des quantités de gasoil, d’huile, d’engrais et de semences nécessaires, selon les cas, à couvrir les besoins en intrants de la première ou des deux premières campagnes .
Apport
Un micro-projet de PAHA est, en rapport avec le contexte ci-dessus exposé, relativement complexe. L’appropriation du processus d’implantation et de gestion de l’outil par les populations exige de la part de celles-ci un profond changement de mentalité et un type de relation nouveau avec l’extérieur.
Aussi, le volume d’investissement que requiert cet outil de travail (coût d’aménagement, motopompe et accessoires, intrants....) et les nombreuses difficultés relatives à la gestion communautaire (confiance, transparence, alternance...) imposent une (re)-organisation sérieuse du milieu en vue d’en tirer le maximum de profit. Les populations ont besoins pour ce faire d’être aidés, appuyés, conseillés.
Le service d’appui-conseil assuré a cette fin par l’animateur rural doit être approprié. Devant l’ampleur de la tâche, une réaction « humaine » généralement observée sur le terrain est de faire en lieu et place des bénéficiaires. Une telle attitude déresponsabilise les populations et défavorise l’apprentissage à l’autogestion.
Dans le but de contenir de telles dérives, il est important de munir l’animateur rural d’un outil de travail propre à améliorer son savoir faire. C’est le but que s’est fixé l’ONG AFAR a travers ce document méthodologique.
Contenu
Le guide est organisé en trois principaux chapitres.
Le premier chapitre traite des principes de base en matière d’appui à la gestion d’un PAHA par les communautés.
Le deuxième chapitre décrit de façon séquentielle les différentes tâches d’appui de l’animateur et la méthodologie ( activités, démarche, supports disponibles...) qui sous-tend chacune d’elle.
Enfin le troisième chapitre aborde quelques exigences fondamentales d’une approche d’intervention qui se veut durable.