Contexte
Le CIDR (Centre International de Développement et de Recherche) et trois ONG partenaires africaines, l’Agence pour la promotion de la Petite et Moyenne Entreprise / Agriculture et Artisanat (APME.2A) », « Entreprises, Territoires et Développement (ETD) », « Initiatives, Conseils et Développement (ICD) » mettent en œuvre depuis plus de dix ans des projets de promotion d’ESOP (Entreprises de Services et Organisations de Producteurs). Ces projets sont développés au Bénin, Burkina Faso, Mali et Togo.
En 2014, les 4 ONG ont décidé de s’attacher des services de « Prospective Coopération » pour définir une méthode de mesure et de suivi des impacts des ESOP sur les producteurs agricoles. Elles ont en effet pris pleinement conscience que disposer de méthodes d’évaluation de l’impact social, qui soient fiables, adaptées et largement partagées, est un enjeu déterminant pour leur légitimité. En effet, les pouvoirs publics et les investisseurs privés montrent un intérêt croissant pour la mesure de l’impact social des structures qu’ils soutiennent et y voient un outil d’estimation du rendement social de leurs investissements.
Apport
Ce guide est conçu pour être utilisé sur les programmes de promotion d’ESOP, sur les autres programmes d’actions des 4 ONG, et dans l’optique de pouvoir fournir une expertise à d’autres ONG. Il peut être aussi utilisé par toute organisation qui souhaite concevoir une méthodologie propre à la mesure de l’impact social de ses activités.Il a été conçu en s’inspirant largement de la méthode SROI (Social return on investment). La méthode SROI est le modèle d’évaluation le plus en vogue dans le monde anglo-saxon. Elle est aujourd’hui utilisée par un large éventail d’organisations (Organisations de l’économie sociale et solidaire et entreprises privées, pouvoirs publics et investisseurs pour des politiques publiques en développement). Elle consiste à comprendre et mesurer comment l’ONG crée du changement social et économique (positifs et négatifs, attendus et inattendus) en reliant ses objectifs et activités avec les impacts.
Un des apports indéniables du guide réside dans la présentation précise et pratique du protocole de collecte des données dont le suivi permet de donner un caractère scientifique à l’étude. Une analyse SROI est rendue aussi simple ou complexe que souhaitée. Le guide a opté pour une approche pragmatique et simple. Le lecteur pourra regretter de ne pas trouver d’éléments de la méthode SROI plus sophistiqués, qui permettent la monétisation des impacts.
Contenu
Après une partie introductive qui définit notamment la mesure d’impacts et son intérêt, le guide présente les sept étapes de la méthode SROI dans sa version simplifiée : énoncé de la théorie du changement, sélection des parties prenantes, énoncé des activités sur lesquelles des changements sont attendus, description du changement pour chaque partie prenante, sélection des indicateurs pour chaque changement observé, collecte des données des enquêtes SROI « simplifiées », énoncé des résultats sur chaque indicateur et évaluation synthétique finale.
Il se poursuit ensuite par une présentation du protocole de collecte des données en trois parties : méthodes, principes et seuils statistiques retenus ; démarche méthodologique étape par étape, conclusion et recommandations.
Trois annexes complètent le guide : une proposition de programme de formation des enquêteurs sur une semaine ; un exemple de carte des impacts ; un exemple de questionnaire factuel et contrefactuel.