Contexte
Les premières Caisses Villageoises d’Epargne et de Crédit Autogérées (CVECA) du Pays Dogon (Mali) ont été créées il y a une dizaine d’années et on en dénombre actuellement cinquante deux. A la demande du CIDR et de la KFW (Coopération allemande), une étude d’impact du réseau des CVECA a été réalisée entre le avril et le mai 1997. Deux économistes de l’Ohio State University de Colombus (USA) et une anthropologue ont réalisésne une étude d’impact aux niveaux quantitatif et qualitatif.
Apport
L’approche qualitative mise en oeuvre a permis d’analyser les principaux changements intervenus dans l’organisation et la dynamique interne des groupements (groupements traditionnels, groupements villageois) depuis leur participation au système financier des CVECA.
Elle a d’autre part, permis de connaître la perception que les clients des CVECA ont de leur situation sociale et économique actuelle et de l’évolution de leurs conditions de vie, en privilégiant l’analyse des variables suivantes : capacité des membres à développer des stratégies économiques individuelles et familiales ; capacité à innover et à concevoir des projets d’avenir ; capacité à prévoir des situations à risques.
Elle a analysée enfin la perception que les clients ont de l’impact des CVECA sur la répartition des rôles au sein de la famille et permis de comparer les trajectoires socio-économiques des clients à celles de personnes non membres (villages sans CVECA).
Contenu
En première partie, sont mises en valeur les principales caractéristiques socio-économiques des groupements villageois : les groupements d’entraide traditionnels et les groupements officiels.
La seconde partie est consacrée à la dynamique associative et à l’évolution des objectifs et des modes d’organisation des groupements utilisateurs des CVECA.
La troisième partie présente certaines des stratégies économiques individuelles et familiales des non membres des CVECA. Elles concernent le recours aux activités individuelles de saison sèche, aux pratiques migratoires et aux systèmes informels d’épargne et de crédits. On s’intéresse aussi aux rapports sociaux au sein des groupes domestiques et à la répartition des rôles entre les hommes et les femmes.
En adoptant une démarche comparative, la quatrième partie met l’accent sur les changements apportés par les CVECA au niveau des stratégies et des logiques d’action des clients.
Finalement, la cinquième partie est une synthèse sous forme de conclusion de l’impact social des CVECA. Elle reprend chacun des grands thèmes abordés précédemment et donne quelques éléments de réflexion empirique sur les modalités d’intégration et d’adaptation du réseau CVECA à l’environnement socioculturel du Pays Dogon, aux demandes et aux choix exprimés par les populations en termes de développement.