Les enjeux de la microfinance : quel rôle pour le financement rural et agricole ?

Publication proposée par Nicolas Béroff

Contexte

Le financement du monde rural et, plus spécifiquement, celui de la production agricole, a été probablement, dans les années 80, l’une des motivations principales de recherche d’outils de financement alternatifs. En effet, on assistait à cette époque à une remise en cause importante dans les pays en voie de développement du rôle des banques agricoles ou de développement et, plus généralement, de celui de la puissance publique dans le système bancaire.

Le secteur rural et agricole (à l’exception de l’agroindustrie et du commerce lié) ne représente plus qu’une part très limitée des services financiers dans de nombreux pays en voie de développement. Le financement de ce secteur s’est, en conséquence, plutôt « informalisé » ou structuré, pour certaine filières agricoles, autour d’institutions non bancaires, opérateurs avals de la filière (commerçants et industriels) avec de fait la construction d’un schéma de forte dépendance des agriculteurs et de spécialisation de leur activité.

C’est dans ce cadre, avec parfois la motivation supplémentaire d’accompagner un programme local ou sectoriel de développement agricole ou rural dans sa dimension financière, que de premières opérations de microfinance ont été mises en place.

Apport

Ce document tente de définir le rôle possible de la microfinance dans le financement du monde rural et agricole, et d’en déterminer les conditions.

Contenu

Le document traite dans une première partie des enjeux globaux de la microfinance pour les années à venir :

- La nécessité d’un développement plus struturée dans le cadre d’une politique définie pays par pays
- L’opportunité d’engager une diversification sécurisée des services offerts et dans certains cas de la clientèle
- La possibilité d’améliorer l’imapct économique et social de la microfinance
- Une refonte des outils et des partenariats techniques et financiers

La deuxième partie traite plus spécifiquement de l’implication de la microfinance dans le financement agricole et rural. A ce niveau la microfinace sous sa forme actuelle rencontre des limites :

- La première concerne plus particulièrement les crédits et leurs objets
- La seconde concerne la nature de la clientèle

L’auteur en conclut que, en définitve, l’intérêt et l’impact des services financiers, qu’ils soient apportés par des institutions de microfinance ou par des banques (ou micro-banques) spécialisées, resteront limités en milieu rural et faibles en milieu agricole sans une évolution (révolution) parallèle du système agricole, d’une agriculture familiale vers une agriculture plus entrepreneuriale.